En Lisztien convaincu -considérant que la Sonate en si mineur est un chef-d'oeuvre du piano moderne, oui, éminemment moderne, on est toujours intrigué quand un jeune pianiste ose aborder le répertoire du pianiste-compositeur hongrois, dont, entre autres, la magnifique "Vallée d'Obermann", la "bagatelle sans tonalité" ou ce "Saint François de Paule marchant sur les eaux" qui illustre si bien la fin de vie en mysticisme de celui qui fut l'une des premières "rock-star" et fit se pâmer la gent féminine de l'époque.
Guillaume Coppola (aucun lien de parenté, semble-t-il avec le cinéaste du "Parrain" !) est professeur au Conservatoire d'Aulnay-sous-bois et fut l'élève de Nicolas Angelich, Bruno Rigutto, Christian Ivaldi au CNSM et se perfectionna avec Leon Fleisher et Dimitri Baskirov.
On le consacrera "disque du mois" et vous conseillera sans réserve son disque "Liszt" chez Calliope distribué par Harmonia Mundi (réf. Cal9412).
Et pour faire plaisir à la "gent féminine qui se pâme", il y a même inclus le fameux "Rêve d'amour" !
Extraverti, clinquant -ce n'est pas ici péjoratif-, musicien par tous ses pores, Lang Lang ne peut que s'attirer les foudres des gardiens du temple.
J'avais une sorte d'a priori ridicule quand je suis allé l'écouter aux "prom's" de Londres le dernier jour du mois d'août 2008.
J' en suis ressorti enthousiaste, comme régénéré par tant de fougue communicative.
Hier sur Arte en tout début de soirée, sous la baguette d'un Eschenbach qui ne put réprimer sourires étonnés et admiratifs lors de la "cadence", Lang Lang remettait à neuf le 1er Concerto de Beethoven mille fois entendu.
Hors ses qualités techniques, ce garçon est musique.
Alors, au diable les pisse-froid de tous acabits : c'est avec cette espèce, rare, de musicien qu'on convaincra les jeunesses réticentes que le "classique" sait être vivant.
Oui, Lang Lang s'habille chez les créateurs de mode, porte des chaussures à 3 bandes, arbore une broche en strass du meilleur goût (!), danse autant qu'il joue ; mais quelles délicatesses et puissances mêlées, quelles envolées que L.Van Beethoven et ses confrères auraient aimées !
Ceux qui, c'est drôle mais facile, le surnomment "klang klang" ne l'ont pas écouté : avec lui, la musique c'est la vie !
Depuis 1975, le réseau "El Sistema" arrache les enfants des taudis de Caracas à la la misère et à la violence grâce à la musique. Le salut viendra-t-il d'Amérique Latine. A l'occasion du passage de Gustavo Dudamel (photo) à Paris, Arte diffuse lundi 26 octobre à 22h15 un document consacré à ce phénomène.
Voir l'article -"Venezuela : un Sistema et toute la jeunesse s'éprend de classique" -, très documenté et agrémenté de vidéos de Rue89 ici : cliquer !
C'était au Festival de Verbier en 2008. Evgeni Kissin, Lang Lang, Emanuel Ax, Leif Ove Andsnes, Claude Frank, Mikhail Pletnev, Staffan Scheja, et James Levine jouent à 8 pianos la fameuse "Chevauchée des Walkyries" :
On joue de plus en plus Scriabin. Ce n'est que justice. Ici, une œuvre très connue, mais transcendée par l'immense Emil Gilels (Guilels, pour beaucoup). On conseillera l'excellent coffret Gilels chez Brilliant qui offre pour un prix modique un bel aperçu de la carrière du grand pianiste russe ; sur 10 CD nous sont offertes quelques très belles pages de Chopin, Liszt, Prokofiev, Scriabin, Debussy, Ravel, Tchaikovsky, Brahms et Rachmaninoff. La Sonate de Liszt, oeuvre majeure de l'histoire du piano, est donnée en deux versions -celle de 1949 et celle de 1965- offrant deux lectures différentes de ce monument.
A La Roque d'Anthéron, au cours de l'été 2008, Nikolaï Lugansky, filmé par un mélomane matinal, travaille le "3ème" de Rachmaninov qu'il interprètera les soir-même :
J'ai du mal à me faire à cette idée : Alexis Weissenberg, bulgare exilé ayant acquis la nationalité française, a eu 80 ans le 26 juillet. De tous les pianistes que j'ai pu entendre au Casino de Cannes où j'allais au concert le dimanche après-midi quand j'étais gamin, c'est celui qui m'envoûtait littéralement. Il y avait Claude Kahn, "star" locale qui enflammait le "poulailler" par ses Liszt flamboyants ; je me souviens d'une "Fantaisie hongroise" qui était une "adaptation" par le grand Franz de l'une de ses rhapsodies, jouée ici avec orchestre symphonique. Il y eut bien sûr le grand Samson François, au soir de sa vie, qui massacra un dimanche les deux concertos de Chopin. Christoph Eschenbach était un jeune pianiste à cette époque et excellait dans Schubert. Je me souviens qu'alors il arborait une coupe de cheveux proche de celle d'Elton John ! Il est devenu chef d'orchestre -et quel chef !-, chauve et marmoréen. Tous les grands interprètes se sont succédés tout au long de ces sessions de concerts.
Weissenberg m'impressionnait plus que tout autre : je le ressentais puissant et "beethovénien". Aujourd'hui, il dispense encore de fameuses "masterclass" dont celles, très courues, d'Engelberg en Suisse. J'ai choisi de vous le faire écouter dans le 20ème Nocturne -posthume- de Chopin, au cours d'une émission de télévision où il est interviewé par... Nana Mouskouri :
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