mercredi 30 septembre 2009

Nasse

Vive la musique vivante : allons au concert !

Liszt en couleurs


A voir en mode "plein écran".

Gould Impérial

Vous penserez, le voyant, que Gould était au bord de la folie : Gould était fou de cette musique qui l'habitait, à laquelle il consacra sa vie.
Bruno Monsaingeon, qui le connut bien, raconte que le pianiste, au crépuscule de sa trop courte vie, recevait chez lui au plus fort des chaleurs de l'été vêtu comme en plein hiver pour se protéger de ces miasmes qui eurent finalement le dernier mot.
Monsaingeon dit aussi combien l'humour était une caractéristique essentielle du personnage : les émissions de télé qu'il anima sur Radio Canada et CBC étaient un véritable show pendant lequel il se livrait à d'incessantes pitreries, s'affublant de déguisements divers qui le transformaient en hard-rockeur, en danseur de comédie musicale ou en clown.
Ici, dans les 2ème et 3ème mouvements du 5ème Concerto (Empereur) de Beethoven, il dégage une énergie fulgurante, une technique d'une précision confondante.
Dans le mouvement lent du début, il est "dans" l'oeuvre : rien au monde ne peut le distraire de la musique de Beethoven.
Peu soucieux des prérogatives du chef, il impulse sa marque à l'orchestre : l'empereur, c'est lui :


2 - Glenn Gould - Concerto Empereur

lundi 28 septembre 2009

Pianiste jeune avec chien

Glenn Gould et... JSB (si !)

Satie I Tharaud

dimanche 27 septembre 2009

mercredi 23 septembre 2009

Un âge pour commencer le piano ?

C'est une question qui m'a été souvent posée et à laquelle, aujourd'hui encore, je suis incapable d'apporter une réponse définitive.
Si l'on considère, c'est mon cas, que l'enfant est une personne à part entière, tout repose sur l'intégrité de cette personne.
Je suis souvent confronté à des parents persuadés d'avoir enfanté le nouveau Mozart et dépités quand je leur annonce qu'à l'Atelier Musical, les "petits" doivent faire d'abord un "cursus" pour les amener à choisir leur instrument, et destiné à favoriser l'acquisition des premières notions mélodiques, rythmiques et harmoniques.
Ensuite, c'est une question d'individu, rien n'étant, à ces âges, inscrit dans le marbre.
On assiste à des départs fulgurants qui s'essoufflent et, inversement, à des "déclics" qui surviennent lorsqu'on ne s'y attendait plus !
L'immense pianiste Arkadi Volodos* en est l'exemple qui a commencé à travailler "vraiment" le piano à l'âge de 15 ans !

De même pour le travail personnel.
Certains ont besoin de travailler de façon intensive, d'autres beaucoup moins : ainsi, un éminent pianiste et professeur au CNSM me confiait récemment qu'à l'âge des grands examens, il travaillait 30 minutes par jour.
Il y a cependant, je crois, une faculté à oublier.
Un grand élève me disait encore, hier : "je ne travaille pas assez".
C'est donc à chacun de jauger et d'établir ensuite le plan de travail qui lui correspond le mieux.
En ce qui me concerne, dans la période où j'étais pianistiquement "au top", je travaillais dans l'urgence, à l'approche des concours.
J'ai longtemps pensé que jusqu'à cette période "d'urgence", j'étais un dilettante.
En fait, je m'accorde aujourd'hui quelque indulgence : sans "travailler" vraiment, je jouais beaucoup (tout sauf le programme imposé !) et quand je décidais, enfin, de m'emparer des œuvres de concours, je les "montais" avec une certaine facilité*.

Je suis d'une école très "française" où l'on donnait aux élèves un cartable plein de volumes d'exercices en tous genres : un livre pour les double-notes, un autre pour les arpèges, un autre pour les trilles, etc.
Ridicule, pensé-je maintenant, quand tout est contenu dans un seul et même "pensum", le fameux et sempiternel "Pianiste virtuose" de ce cher M. Hanon.
Aujourd'hui, je garde pour cette "somme" pianistique une gratitude certaine ; et, si je le préconise parfois selon les cas, je suis partisan de l'exercice à l'intérieur de l'œuvre.
Comme un certain Cortot il y a plus d'un siècle !

Richter, dans l'indispensable "Insoumis" de Bruno Monsaingeon, affirme d'ailleurs : "je n'ai jamais fait un exercice de ma vie !".
Que l'on prendra au deuxième degré bien sûr, car il va sans dire qu'il devait isoler, dans l'œuvre, le passage ardu, et le travailler... en exercices.

Pour avoir entendu, tout dernièrement, Christian Zacharias travailler inlassablement les mêmes traits de double-croches du 2ème concerto de Beethoven, on peut donc affirmer qu'on n'obtient rien sans effort.
CQFD

SC

*Volodos a signé une transcription de la "Marche turque" de Mozart d'une telle qualité que beaucoup de ses confrères l'ont inscrite à leur répertoir de "bis".
La voici :

mardi 22 septembre 2009

Déchiffrage

Où l'on retrouve le jeune Anthony dans les rues de Londres.
Il accompagne "à vue" des chanteurs improvisé, médusés par tant de professionnalisme.

lundi 21 septembre 2009

Chère Lockie et Roque Enguibole mènent l'enquête (par Christine Lemaire) (épisode 4)

Résumé des épisodes précédents
Chère Lockie et Roque Enguibole, respectivement grand-mère paternelle et maternelle de l'un des participants, ont fini par retrouver la trace de la bande à Sergio Mezzo et Silvio dit "adagio ma non troppo" à La Roque d'Anthéron : les musicos avaient abandonné leur repère de l'ancienne mairie de La Roque d'Anthéron pour travailler sous un dais, dans le parc du château, sur un instrument mis à leur disposition par leur complice "Neige de l'hiver" plus connu sous le nom de Denijs De Winter.
On s'était quitté au moment de l'assaut donné par les enfants contre la forteresse Zacharias, laquelle forteresse, devant tant de gentillesse, fondait comme Denijs au soleil...


Concert de clôture : Ch. Zacharias dirige la symphonie "Londres", de F.Joseph Haydn.

- Episode 4 -


Attention, fausse note en approche !

Je retrouve un article que j'avais mis de côté en août.
Signé Jacques Drillon pour le Nouvel Observateur et intitulé "La musique dans le sang", il signale deux études scientifiques parvenant à des résultats étonnants.
L'auteur de l'article résume, en exergue, en ces termes : "Selon la Faculté, quand un pianiste fait une fausse note, son cerveau le sait déjà.
Et la bonne musique détruit le mauvais cholestérol."
Concernant la première affirmation, on ne peut qu'approuver : je m'évertue à expliquer à mes élèves que, pianistiquement, tout procède de l'anticipation.
Ainsi, on sait que la première note est "décisive" : la concentration est donc essentielle.

Pour la deuxième affirmation, on apprend en souriant que, pour améliorer la santé de leurs patients, les médecins sont arrivés à la conclusion que, je cite, "Ecouter de la musique qu'on aime augmente de 26% le diamètre des vaisseaux sanguins ; mais certains genres, trop stressants, comme le rap ou le heavy metal, les rétrécissent de 6%" !
L'auteur de l'étude "déconseille aux parents d'écouter la musique de leurs enfants, qui sur eux la même désastreuse influence que le tabagisme passif".
Savoureux, non ?




Toujours selon les mêmes études, "l'écoute de la musique classique ne se borne pas à améliorer la concentration de l'auditeur : elle libère de l'oxyde nitrique, lequel détruit le mauvais cholestérol".
L'étude, toujours selon drillon, finit par se saborder, citant parmi les musiques bénéfiques les "symphonies" de Bach, lequel n'a jamais écrit de symphonies.
Et J.Drillon de conclure sur une affirmation de Stockhausen qui affirmait : "La mauvaise musique est celle qui vous fait du mal".
Limpide.

L'article est paru dans le nouvel Observateur n° 2336 daté du 13 août 2009 en page 70.

samedi 19 septembre 2009

4 pianos pour Bach

Argerich/Kissin/Levine/Pletnev - J.S Bach, Concerto pour 4 pianos BWV 1065 - Verbier - 2002 :

jeudi 17 septembre 2009

Festival de La Roque d'Anthéron

On peut dès à présent apprécier la galerie photos officielle du Festival 2009.
Il suffit de se rendre ici.

mercredi 16 septembre 2009

Radical !


Et la suite par ici : clic
Ivo Pogorelich jouera le lundi 23 novembre Salle Gaveau (Chopin, Rachmaninov, Scriabin).
Nous y serons.

Schimmel, modèle Pegasus (si !)

Des pianos petits et grands

Souvenirs souvenirs...

lundi 14 septembre 2009

Chère Lockie et Roque Enguibole mènent l'enquête (par Christine Lemaire) (épisode 3)


Ce sont des extraits de "Fleurs de Bach", un fort beau "reportage" de Christine Lemaire, grand-maman maternelle de l'un de nos petits pianistes ; accompagnée de Dany, l'autre mamy –la "paternelle"-, Christine s'est lancée sur les traces de notre petite troupe à La Roque d'Anthéron.
Le sel de l'histoire (le grain venant en fin de prose), c'est que nos mômes, apparemment, avaient répandu le bruit que toute visite à notre petite bande était interdite aux parents et grands-parents !
Bien au contraire, l'arrivée de ces deux touristes mélomanes nous ravit.
-Episode 3-

Isabelle (Isabelle B., mélomane de rencontre de nos 2 enquêtrices/ndlr) s’était vite éclipsée le soir, peu soucieuse de bavarder sur la musique de son idole, Alexandre T.
Isabelle est pianiste et l’on parla de ce curieux programme* du vendredi soir, avec l'Amsterdam Sinfonietta, ce quatuor de Beethoven, le n° 11 en version pour orchestre à cordes, puis cette lente mort à Venise de l’Adagietto de Mahler pour enfin Bach occupant toute la 2ème partie où, quant à moi, je préférai le piano seul…
Mais Isabelle parlait aussi de notre petite troupe : elle les avait vus et entendus, plusieurs fois, et entendu jouer.
Et même à cause d’eux – mais elle ne semblait pas leur en tenir grief- elle avait dû renoncer à suivre la répétition de Tharaud : les gamins l’avaient gêné ; et pourtant Sylvian (quel avocat !) ou bien est-ce Serge ? avait su plaider leur cause : on avait chassé les autres auditeurs…et gardé les enfants turbulents** ; Alexandre Tharaud se souvenait de son enfance proche !
Elle savait aussi que leur lieu d’entraînement était le Parc même du château, celui dont les feuilles et les sources avaient gardé la mémoire de Nicolas Angelich, Boris Berezovsky, Brigitte Engerer, Shani Diluka, Jean-Frédéric Neuberger, Zhu Xiao-Miei, Andrei Korobeinikov, Anne Queffélec, Jean-Claude Pennetier, Claire Désert, Emmanuel Strosser…!
J’aimais bien Isabelle mais elle ne pouvait que se tromper : même si coïncidaient les portraits des enfants qu’elle décrivait et ceux qu’on avait croisés au concert – on finissait par douter : avions-nous vraiment vu Gabriel, ses amis, ses professeurs ?-, ce ne pouvaient être les trublions et ils ne pouvaient avoir la chance insensée de travailler dans le parc des artistes ! D’ailleurs, nous y rendant sur son indication, on trouva bien la tente dressée autour de l’estrade du Bechstein, un banc de piano, quelques chaises, mais la yourte enchantée était muette et vide.
-Photo Ch.Lemaire-
Je l’avais bien dit ! pensai-je très fort.
Tout cela est erroné.
Quelque fée du lieu aura trompé Isabelle.
Nous photographiâmes la salle vide, ouverte comme une tente de tournoi ou de camp d’armée royale : aucun prince, grand ni petit, aucun chevalier en vue dont nous portions pourtant les couleurs…
La tente du Rêve de Constantin était un mirage…
Nous partions profiter pourtant du parc enchanteur lorsque la poussière d’une jeune troupe en marche…
C’était l’avant-garde menée par le Général Serguei. Nous fûmes admises à écouter les exercices du matin.
Petit Prince Louis joua Ah ! vous dirai-je, maman ?
Lola égrena une fort jolie chose : qu’était-ce ?*** Gabriel et Lorenzo, comme Louis, se déliaient sur Mozart.
Et Serge demandait à chacun d’analyser son travail et celui des autres, la correction de tel défaut du petit doigt, le respect de telle nuance de la partition, l’expression d’une évolution dans le traitement du thème…
Les enfants participaient, écoutaient…, dans une infinie attention et bienveillance commune. Quelle grâce régnait sur ce petit groupe, quelle chance avait réuni ceux-là et leurs profs parmi les milliers d’élèves, les centaines de professeurs sur la place de Paris !
Quel bonheur offraient les seconds aux premiers !
Sylvian et les grands avaient rejoint le groupe. Isabelle nous avait bien dit de Manuel qu’il jouait les Variations de Liszt ; il renâcla à jouer « en public » celle encore mal maîtrisée dans sa technique, nous nous levâmes…
Invitées par Serge et Sylvian à nous rasseoir****, on entendit le somptueux travail en cours ; et l’hommage posthume de Schumann à tout virtuose s’attaquant à cette montagne-là.
Et puis Florian interpréter Kosma et Léonard jouer Haydn ; ce fut l’occasion d’une préparation du Concert de Zacharias, le soir.
Haydn, l’humour et la rigueur.
On aurait voulu pouvoir à longueur d’année se glisser dans la poche de Gabriel, pour entendre les cours de Serge et de Sylvian…
C’était midi, ils firent courir les jeunes chevaux impatients désormais de se dépenser (pourtant ils avaient fait leurs 35 mn de marche comme à chaque déplacement entre leur hébergement et le Parc de l’étude…) ; ils allaient manger, nous aussi, heureuses pour eux de tout cela.
On les revit le soir, Sylvian – ou bien est-ce Serge ?- ******kidnappa Zacharias, déjà près de sa Vel Satis du Festival et qui avait abrégé la dédicace payante des photos.
Le grand pianiste de Haydn et Mozart commenta en souriant le décapsulage des disques : il faudrait mettre en enfer – c’est à entendre avec un fort accent germanique- l’inventeur de ce procédé ; ses jours interminables seraient passés à déchirer à une cadence obligée le papier de cellophane protecteur.
Je n’avais pas d’appareil pour fixer la blonde Lola, le brun Gabriel alternant leurs efforts pour venir à bout …du papier du Mozart (les concertos en fa majeur et en ré mineur, 4ème volume des concertos interprétés et dirigés par Zacharias sans doute comme ici depuis son clavier au centre de la scène, lui étant dos au public et communiquant avec tous de sa haute taille par-delà le Steinway décapsulé…), sous l’œil charmé de Zacharias, sensible à tant de grâce simple…

Christian Zacharias, au matin : nous, nous l'avons vu... de face !
*Effectivement...
**C'est Serge qui plaida notre cause auprès d'Alexandre T., décrivant les enfants comme des modèles de sérénité, ce qu'ils s'appliquèrent à (re ?)devenir le temps de la répétition.
En contrepartie, nous avions promis de jouer les gendarmes et de barrer la route à tout intrus.
***Sans doute le "Rossignol vainqueur" de Couperin ou une petite pièce de Villa Lobos dont le titre m'échappe à cet instant.
****Ah, vous voyez bien !

*****J'ai, voyant le Maestro prêt à prendre place, demandé à Lorenzo de se précipiter.
(Sylvian)
(à suivre)

La musique des oiseaux

Birds on the Wires from Jarbas Agnelli on Vimeo.

Fan de Nelson Freire...

samedi 12 septembre 2009

vendredi 11 septembre 2009

Kissin à 15 ans : La Leggierezza (F.Liszt)

Chère Lockie et Roque Enguibole mènent l'enquête (épisode 2) par Christine Lemaire


Ce sont des extraits de "Fleurs de Bach", un fort beau "reportage" de Christine Lemaire, grand-maman maternelle de l'un de nos petits pianistes ; accompagnée de Dany, l'autre mamy –la "paternelle"-, Christine s'est lancée sur les traces de notre petite troupe à La Roque d'Anthéron.
Le sel de l'histoire (le grain venant en fin de prose), c'est que nos mômes, apparemment, avaient répandu le bruit que toute visite à notre petite bande était interdite aux parents et grands-parents !
Bien au contraire, l'arrivée de ces deux touristes mélomanes nous ravit.
*
-Episode 2-
On était vendredi, à midi ; la veille au soir, au cloître, à Soler, on n’avait pas encore vu nos drôles.
Où étaient-ils cachés ? Une vieille dame semblait loger sur le banc public, sans doute plus confortable que sa maison obscure : ce Midi, quant même, pensais-je en ma tête de Viking, où il ne faut pour rien au monde laisser entrer le dieu dès ses premiers rayons, où il faut vivre comme des taupes sauf à envahir les terrasses des bistrots et bistrotier fleuris, et les bancs publics !...
La dame, affable et pas trop sourde, n’avait entendu aucun son pianistique forcer les persiennes de l’ancienne mairie voisine.
Les enquêteurs doivent se faire discrets, nous le savons par Antoine Doisnel et son parcours dans Baisers Volés.
Baisers Volés, c’est bien le titre qu’il nous fallait : on n’allait décidément pas pouvoir embrasser Gabriel.
On partit à Lourmarin, visita le château, un pianiste s’entraînait au rez-de-chaussée, je ne l’avais jamais vu aux auditions saisonnières du Caveau de la République, fausse piste.
A l’étage un autre piano à queue dans une vaste bibliothèque, ils auraient été bien, là, un peu d’air lumineux agitait les tentures, l’espace était beau, les sols cirés antiques.
-Photo Ch. Lemaire-

Pas de Gabriel ni aucun de ses amis connus de nous.
On visita le centre et fit, comme tout le monde, halte à une terrasse, le garçon enregistra nos commandes vertes et fraîches, tourna le dos : son T-shirt le disait : on était « Chez Gaby ».
Quelle facétie, encore. S’appelait aussi ainsi le petit garçon de La Cigale, prié de prendre garde aux rares voitures annoncées toutes par la musique, vitres baissées.
Le destin se jouait de nous ! Rentrées, douchées, délicieusement traitées au meilleur restaurant de La Roque, nous partîmes au Parc de Florans : c’était celui de Sylvian, de Florian et le nôtre : au milieu de la foule des festivaliers, juste sur notre chemin, notre petit-fils ! « Gaby !
- Tiens ! fit-il, surpris.
– Ne fais pas l’idiot, dit en substance Serge, tu m’as dit hier que tes grands-mères étaient là !
Nous défîmes aussitôt nos masques et reprîmes l’apparence de grands-mères : l’enquête était finie.
C'étaient les cheveux de Lola...

Gabriel était bruni, couleur de pain d’épices, radieux.
Serge ironisa : allez vite le nourrir pour compenser nos mauvais traitements !
Nous n’avions aucune inquiétude et si elle avait existé, la vue de l’archange au paradis n’aurait pu être plus flagrant démenti.
Ils étaient tous beaux, joyeux, heureux.
Quelle chance avaient ces enfants. Louis s’avança, mais cela c’est le sujet du Petit Prince, le soleil perça le séquoia et les platanes pluri centenaires : c’étaient les cheveux de Lola, on se sépara pour entendre Alexandre Tharaud, j’aimais Bach, je le savais déjà.
(à suivre)

Allegro ma non troppo !

La rentrée scolaire accapare quelque peu le rédac-chef de cette gazette.
La suite du "feuilleton" dès samedi.
Et aussi, un écho à la banquette d'essai de pianos droits du magazine "Diapason".
Enfin, des photos exclusives du séjour à La Roque d'Anthéron après autorisation des ayant-droits.
A tout de suite, donc.
SC 

mardi 8 septembre 2009

Sentiers battus

Et pourtant, ici...

Séjour musical à la Roque d'Anthéron

Aux nouveaux lecteurs : vous pouvez suivre nos aventures à La Roque d'Anthéron (Festival 2009)
en cliquant sur "La Roque d'Anthéron" ou "Festival" dans les thèmes de la colonne de droite.

Chère Lockie et Roque Enguibole mènent l’enquête (épisode 1) par Christine Lemaire.


Ce sont des extraits de "Fleurs de Bach", un fort beau "reportage" de Christine Lemaire, grand-maman maternelle de l'un de nos petits pianistes ; accompagnée de Dany, l'autre mamy –la "paternelle"-, Christine s'est lancée sur les traces de notre petite troupe à La Roque d'Anthéron.
Le sel de l'histoire (le grain venant en fin de prose), c'est que nos mômes, apparemment, avaient répandu le bruit que toute visite à notre petite bande était interdite aux parents et grands-parents !
Bien au contraire, l'arrivée de ces deux touristes mélomanes nous ravit.
Episode 1 I Mais ils sont où, les parisiens ?
J’aurais dû attendre Luis Fernando Pérez, ce jeudi 20 août 2009 à partir de 18h30 dans le cloître de L’Abbaye de Silvacane. Il joua J.S. Bach, sa Partita pour clavier n° 1 en si bémol majeur BWV 825 mais je n’y étais pas encore : ma voisine m’irritait de son éventail peu mallarméen, la chaleur des Bouches du Rhône m’accablait, l’incertitude du bien-fondé de ce voyage, les kilomètres de train parcourus depuis l’estuaire de la Loire, quitté la veille, où se remettait mieux ma cheville…
Je n’entrai dans le concert que libérée par Soler, P.A. Soler, que réincarne sans doute Pérez. Ce ne fut pas éblouissant ce fut solaire –j’ose- et je sus que j’avais bien fait de venir.
Bach fut servi le lendemain dans toute la 2ème partie de son concert par Alexandre Tharaud. C’était au Parc du château de Florans, on avait rencontré par hasard, à l’entrée, nos musiciens fugueurs, la musique était toute là et j’oubliai vite cette drôle de transcription de quatuor pour un orchestre à cordes, suivie de l’Adagietto de la 5ème de Mahler : non, cette 1ère partie n’était qu’une curieuse mise en bouche mal programmée par l’Amsterdam Sinfonietta.
Avec Bach, on y était.
Tiens, je vais réécouter, puisque notre monde technologique nous livre dans l’intimité de nos maisons le travail des artistes, je vais réécouter…la Sicilienne du Concerto en ré mineur BWV 596.
Je prends aussi derrière le temps du Largo -tempo céleste- du Concerto en sol mineur BWV 590. Comme c’est beau, et qu’ils ont de la chance, Lola, Manuel, Louis et les autres, que leurs Mentors leur enseignent aussi le recueillement et la nuance. Barthes, ce paronyme de Bach, avait créé la « diaphoralogie », « science des nuances et des moires ». Sylvian et Serge sont de bons Diaphoralogues, je n’ai pas dit des Diafoirus, nom d’un Grand Bach !
On nous l’avait bien dit : nous allions être déçues, il était moins que certain que le concert de fin de « stage en Roquedanthéronie » aurait lieu : nous n’allions donc que gêner sur les pas de Gabriel.
Comme on sait (encore un peu), Gabriel, au mieux, nous virerait courtoisement du domaine du Paradis. Quant à entendre la musique des anges et des archanges,…ou des apprentis musiciens, cela ne serait pas et d’ailleurs nous ne savions ni le jour ni l’heure…ni le lieu du mystérieux concert.
Notre première logeuse, la belle Cécilia, ignorait tout du Festival in, alors le mini-off, vous pensez ! Le vendredi, donc, lendemain de notre parachutage, nous nous rendîmes au matin à l’Office du Tourisme. Le nom (est-ce l’actuel ou le précédent, je m’y perds ?!) de Syndicat d’Initiatives nous y encourageait : nous la prîmes.
La Roque n’est un petit village que pour les ingambes…
Je ressentis cruellement la porte close ; trop tôt, il fallait revenir et prendre garde aussi aux heures de sieste, bien légitimes au demeurant, vu les pics thermiques à plus de 36° centigrades.
La dame accablée de courrier à traiter nous dit que oui, des enfants résidents, des musiciens sans doute, peut-être…
Un concert ? Ah non, rien de prévu. De l’arrière-salle un baryton s’éleva pour contrer la mezzo : il avait vu passer quelque chose, il avait été question d’enchanter le temple protestant mais il y avait une embrouille, un empêchement, des difficultés, il ne savait plus quoi.
Il fallait retrouver un courriel des services techniques de la Mairie.
La pile remuée n’offrit rien de semblable, on rappela la Mairie.
La dame d’ici échangea avec la dame de là sur leurs vies respectives, leurs tâches, leurs amours, leurs enfants, on arriva au sujet : les petits et grands enfants des détectives.
Las ! Le concert avait bien été prévu, il aurait bien eu lieu au Temple, quelque Diable l’avait empêché, il était annulé.*
Les enfants ? Ils s’entraînaient à l’ancienne Mairie, en haut de la rue Clémenceau, au-dessus du bistrot « La Cigale ».
« Gesang ist Dasein », exister, c’est chanter, proclamaient muettement, après Rilke, les clients de la terrasse toujours pleine de La Cigale.
Peut-être l’un saurait-il, ou le maître des lieux, affable dans son short à fleurs, toujours prêt à vous caler une table bancale avec le journal du jour : à quoi bon les nouvelles ? les jours ne s’écoulent-ils pas ici sous un soleil égal qui assèche utilement les gosiers ?
(à suivre )

"Ils s’entraînaient à l’ancienne Mairie, en haut de la rue Clémenceau, au-dessus du bistrot « La Cigale ».
« Gesang ist Dasein », exister, c’est chanter, proclamaient muettement, après Rilke, les clients de la terrasse toujours pleine de La Cigale "
*


* Effectivement : le concert des enfants, dont vous imaginez le désappointement, fut annulé pour des raisons techniques (instrument inadapté, pas de communication et donc salle vide en perspective !).

lundi 7 septembre 2009

Chère Lockie et Roque Enguibole : Miss Marple dépassée !

Chose promise... vient à point à qui sait attendre.
Très (vraiment) prochainement, publication du récit des pérégrinations de nos 2 mamies-détectives à la recherche des petits pianistes de l'Atelier Musical sur les chemins du Pays d'Aix !
C'est l'une d'elles, Christine Lemaire, qui narre avec humour et talent, ces aventures sous le soleil brûlant de La Roque d'Anthéron.



 Dès demain sur Piano en mode Majeur !

Concours Long-Thibaud

 
Marguerite Long et Jacques Thibaud 
(Photo du site - Voir ci-dessous)

Le Concours Marguerite Long-Jacques Thibaud est l'une des plus prestigieuses compétitions internationales en matière de piano et de violon.
Cette année, les épreuves se déroulent du 15 au 24 octobre (session piano).
Le Président du Jury de cette édition 2009 n'est autre qu' Aldo Ciccolini !
A ses côtés, pour assurer la lourde tâche de juger les 26 candidats de toutes nationalités, des personnalités incontestées du monde du piano, dont Michel Beroff et Eric Heidsieck pour la France.

Il se trouve qu'un membre de l'organisation du concours a lu le compte-rendu de notre séjour à la Roque d'Anthéron et propose d'inviter les élèves-pianistes à assister aux épreuves.
Enrichissant, non ?

Pour la petite histoire, je fis partie de l'Académie Marguerite Long où j'eus le bonheur, enfant, d'approcher la déjà vieille dame qui fut la pianiste et pédagogue remarquable que l'on sait.
Je parlerai un jour ici de ses relations avec Samson François...
A l'Académie, j'eus le bonheur de recevoir les conseils, pour l'Etude 7 op.25 de Chopin, d'un homme exceptionnel que je vénère toujours : Georges Cziffra.
S.C

Site du concours.

Jeux d'eau à la villa d'Este

Je me souviens des heures passées, à l'adolescence, sur le "montage" de ces "Jeux d'eau" d'un Liszt visionnaire qui les rapporta de ses années de pèlerinage en Italie.
Tous nos pauvres adjectifs en mode ébloui paraissent pauvres pour décrire l'émotion suscitée par tant de beauté.
Au point de s'être imprimée au plus intime de ce roi du piano gravé désormais dans le marbre à l'entrée du domaine.
Auparavant, sur la place, mariage d'un carabinier sans doute, vu la haie d'honneur postée devant la petite église.



Sur la 2ème photo, un Steinway attend, dès midi, le pianiste qui le jouera lors du concert du soir ; de quoi faire hurler, sans doute, un Denijs De Winter qui, à La Roque d'Anthéron, veille à la température de ses pianos comme s'il s'agissait de nouveaux-nés.

Sur la photo 3, tout en haut (eau), les visiteurs attendent la démonstration de l'orgue à eau !

Allez hop, ces "Jeux d'eau à la Villa d'Este", joués ici par Earl Wild, un pianiste que j'aime et dont, au passage, je me permets de vous conseiller les concertos de Rachmaninov chez Chandos (dir. J.Horenstein).

Rédigé et mis en image par S.C.

Claude de France à Rome


L'Académie de France à Rome accueillit en ses murs d'illustres artistes en tous domaines.
Pour la musique, on dit que Berlioz, en ses mois de résidence n'y écrivit pas une seule note.
Claude Debussy, lui, y écrivit quelques très belles pages.
Notre envoyé spécial a pu visiter la chambre où trône le piano du grand compositeur.
On dit cette chambre réservée aux personnalités qui séjournent à la Villa.


Aujourd'hui encore, même si le "Grand Prix de Rome" n'est plus décerné, la Villa Médicis accueille en résidence divers pensionnaires : art culinaire, arts plastiques, danse contemporaine.
Apparemment la musique y a toujours droit de cité :

Un piano sans doute réservé aux pensionnaires musiciens.

L'auteur de ces lignes a pu jouer, un matin, sur un antique Gaveau dans une pièce jouxtant la caffèteria : désaccordé et quelque peu à bout de souffle, le vénérable instrument, dans ce cadre somptueux, donna pourtant le meilleur de lui-même, faisant oublier son grand âge.

mercredi 2 septembre 2009

 
 
 
De retour lundi.
Bienvenue aux nouveau lecteurs : déjà 27 billets à consulter.
Amitiés pianistics !

Parenthèse (enchantée) avant une courte absence

© Kike Marintt

Le pianiste Luiz Fernando Pérez, auquel j'avais fait part de la création de ce blog, nous envoie un émouvant et chaleureux mail : il n'a pas oublié notre petite bande d'heureux musiciens :

Estimado amigo,

Disculpe que le escriba en castellano pero me resulta más fácil expresarme después de su cariñosa nota y preciosa páginaweb.
Nada me pudo hacer más ilusión que ver a estos estupendos pianistas emergentes!!
Me parece fantástica esta iniciativa de premiar a los jóvenes talentos con asistencia a conciertos. Me resultó muy emocionante conocerles y recibir sus comentarios en La Roque y, ahora, leer sus preciosas palabras en su blog. Muchas gracias.
Desde Madrid, desde casa, le felicito a usted como profesor por su entrega y entusiasmo y les mando un saludo muy caluroso a mis jóvenes colegas pianistas deseándoles mucha felicidad en la música y en sus estudios musicales.

Esperando verles pronto de nuevo a todos, reciban un muy caluroso abrazo lleno de agradecimiento.

LF

Traduction (approximative, désolé !) :

Cher ami,
désolé d'écrire en castillan, mais c'est plus facile pour m'exprimer, à la suite de votre billet aimable sur votre belle adresse Web.
Rien ne pourrait me rendre plus heureux que de voir ces grands pianistes émerger !
Je trouve l'initiative fantastique pour récompenser les jeunes talents d'assister aux concerts. C'était très exaltant de vous rencontrer et d'entendre vos commentaires sur La Roque et, maintenant, de lire vos précieuses paroles sur votre blog.
Merci beaucoup.
Depuis Madrid, à la maison, je vous félicite à titre d'enseignant pour votre dévouement et votre enthousiasme et je transmets mes vœux très chaleureux à mes collègues jeunes pianistes en leur souhaitant beaucoup de bonheur dans la musique et leurs études musicales.

En espérant vous revoir tous bientôt, recevez une très chaleureuse accolade pleine de gratitude.

LF

Piano Mélo

 Excellent "play back" de Tyrone Power dans le film de George Sidney "The Eddie Duchin Story" (1956) au titre français improbable "Tu seras un homme mon fils".
Kipling n'est pour rien dans cette bio mélodramatique où l'on croise la délicieuse Kim Novak.
Cinémascope flamboyant, comme on dit, et très belle bande son.
Les puristes adoreront la version piano-bar-classe du 2ème nocturne en Mi b de Frédéric Chopin.

mardi 1 septembre 2009

Design chez les grands

Vu chez Harrods (Londres) en août 2008 cet étonnant piano réalisé en matières "modernes".
Même si Steinway & Sons tient toujours la corde (!) dans les grandes salles de concerts de la planète, le Bösendorfer est considéré par beaucoup comme étant la "Rolls" du piano.

Musique de réveil

Je ne petit-déjeune que très rarement sans musique.
Même en déplacement, j'ai avec moi un de ces baladeurs mp3 qu'affectionne la jeunesse en nos contrées.
La musique de sauvages n'y a pas droit de cité (pouffez, vous pouvez !).
J'y ai fait migrer une bonne partie de ma discothèque que j'écoute par le truchement d'écouteurs intra-auriculaires qui permettent d'occulter la plus grande part des agressions sonores périphériques (joueurs d'accordéon du métro, sonneries de portables écrasant la 40è de Mozart, etc.).

A la maison, aux aurores, vers 8 heures et demie-9 heures, je n'envisage pas de savourer tartines, croissants et autres nourritures terrestres sans ma "musique de réveil".

Le soir, je peux passer de Schubert à Proko sans aucun problème ; à l'aube, c'est différent : la musique doit me permettre d'entrer dans la journée poco a poco crescendo, sans heurts.
Longtemps ce furent les Variations Godberg par Glenn Gould, certainement l'un des disques de musique "classique" les plus vendus au monde.
Puis, je situerai ça dans le temps aux alentours du 12 mars 2003, vint Alexandre Tharaud avec son disque dédié à Rameau.
Je n'ai pas osé le dire au pianiste, croisé à La Roque, mais j'ai dû écouter ses "nouvelles suites", oh, allez, disons à peu près 300 fois !

Indispensable !
De nos jours, c'est "gulda plays bach" qui a matinalement les honneurs de ma platine CD : l'artiste est un personnage exceptionnel qui fut l'ami des jazzmen, un électron libre.
Sa manière de jouer Bach annonce exactement celle de nos jeunes pianistes actuels.
Songez, il se sert des pédales et fait des nuances !
Après que la suite anglaise n°2, le concerto italien, la toccata en do mineur, la suite anglaise n°3 et le Capriccio en si b majeur aient pris possession de la maison, par tous ses pores, l'artiste joue -c'est un "bis" dans un concert en Allemagne- un Prélude et une Fugue de sa composition qui relient Bach au jazz : ça respire, ça virevolte, ça réveille !

Egalement !