Vous penserez, le voyant, que Gould était au bord de la folie : Gould était fou de cette musique qui l'habitait, à laquelle il consacra sa vie.
Bruno Monsaingeon, qui le connut bien, raconte que le pianiste, au crépuscule de sa trop courte vie, recevait chez lui au plus fort des chaleurs de l'été vêtu comme en plein hiver pour se protéger de ces miasmes qui eurent finalement le dernier mot.
Monsaingeon dit aussi combien l'humour était une caractéristique essentielle du personnage : les émissions de télé qu'il anima sur Radio Canada et CBC étaient un véritable show pendant lequel il se livrait à d'incessantes pitreries, s'affublant de déguisements divers qui le transformaient en hard-rockeur, en danseur de comédie musicale ou en clown.
Ici, dans les 2ème et 3ème mouvements du 5ème Concerto (Empereur) de Beethoven, il dégage une énergie fulgurante, une technique d'une précision confondante.
Dans le mouvement lent du début, il est "dans" l'oeuvre : rien au monde ne peut le distraire de la musique de Beethoven.
Peu soucieux des prérogatives du chef, il impulse sa marque à l'orchestre : l'empereur, c'est lui :
2 - Glenn Gould - Concerto Empereur
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